Je suis assez mauvais dans la discussion. Entendre : je suis souvent de mauvaise foi, agressif, et j’ai tendance naturellement à me braquer mes interlocuteurs, ayant soin d’avoir raison sur eux, plutôt que de les convaincre.
C’est nul, mais je me soigne.
En général, sans effet majeur.
Du coup, j’essaie, la plupart du temps de m’abstenir de rentrer dans la controverse, parce que je fais souvent plus de mal que de bien. C’est pour ça notamment que j’évite depuis quelques années de fréquenter les forums, haut lieu de la foire à la connerie, dans lequel le dernier qui a commenté a raison. Bon… il arrive que je ne résiste pas…
Et parfois, la discussion porte sur un sujet suffisamment important ou implique des gens que j’aime, alors j’enfourche mon cheval de bataille, un percheron qui ne fait pas dans la dentelle, je mets mon armure rose de templier et, la hache à la main, je file m’embrouiller avec les petits justiciers de circonstance, en général courageusement dissimulés derrière l’anonymat d’internet.

Y a pas à dire, ça envoie de la virilité l’armure d’Andromède…
Là, je fais du dégât et dis quelques conneries, mais, au passage, je me fais un ou deux de ces Zorros du dimanche et autres bons samaritains de la connerie. C’est pas très chrétien, mais ça soulage. Ça, quand ça démange, faut gratter.
C’est le cas aujourd’hui, alors je gratte.
Parlons, causons et soyons prolixe et longs, et, pour changer, ne soyons pas trop bête sur un sujet d’actualité pour lequel on entend bon nombre d’horreur bien-pensante.
Oui, tu l’as compris lecteur, mon semblables mon frère, je vais parler de quelque chose d’important, même si pas le plus urgent, je ne parlerais donc pas de la crise du logement, de l’impunité des banques financées et garanties par les états ou, encore mieux, de la soumission des états souverains aux intérêts du privé.
Non, non, ça, c’est peanuts à côté d’un truc qui menace la planète et toute l’espèce humaine et va briser les sceaux de la destruction : le droit de deux personnes de se marier s’ils n’ont pas d’orifices complémentaires et qu’on ne peut pas brancher la prise d’un monsieur dans celle d’une dame.
Eh oui… c’est le « problème du mariage gay ». La tarte à la crème de jour du jour.

Lesbiennes hétérosexuelles s’embrassant devant des pédés d’anti-mariage gay
Certes, j’ai bien conscience qu’il y aurait plus d’énergie à dépenser sur des sujets plus généraux, mais voilà… il y a de la vilaine discrimination sale qui se voile du voile blanc de la protection de l’enfance. Bah oui, parce que qui dit mariage, dit mouflet et qui dit mariage homo, dit partouze, drag queen et drogue. Heureusement l’Eglise veille, parce qu’on sait bien que, au bout de ce chemin de perdition, il y a la pédophilie, pré carré de l’Eglise catholique, on comprend donc qu’on ne puisse pas laisser ça à d’autre hommes qui ont le mauvais goût de ne pas porter de robe. Bien entendu, mon entourage catho bon teint a la position qu’on imagine là-dessus, alors je réagis.
Au départ, ça part d’un mail « informatif » d’un ami de mes parents, courriel passablement orienté auquel deux de mes petits frères ont brillamment répondu, bien plus pédagogiquement que moi, notamment mon benjamin, psychologue pour enfant qui a fait un résumé fabuleux et une analyse du rejet de la chose qui lui a valu toute mon admiration, dont certes je ne suis pas avare, ayant le bon goût de m’entourer de gens très forts. Mais, comme dit Renaud, « on choisit ses amis, mais rarement sa famille ». Là, coup de bol, j’ai eu la main heureuse (pour les autres frangins aussi, d’ailleurs). Je copie son texte dans le premier commentaire ci-dessous (ce qui ne vous dispense pas finir de lire cet article, bande de paresseux).
Évidemment, moi, dans l’échange mail, j’étais dans mon rôle habituel, provoc’ et violent. En mots, hein, parce que violent devant son ordinateur, ça vous oblige juste à racheter souvent un écran, sans que l’adversaire soit incommodé plus que ça, c’est nul.

Serge Dassault : Un opposant au mariage gay qui confond carte vermeille et permis de voler.
Après plusieurs allez-retour, on ne peut plus courtois, donc -on est entre gens de biens- le débat ne semblant pas retomber, au vu du conservatisme bienveillant et de la force d’inertie propre à notre grande bourgeoisie, il a bien fallu recourir aux grands moyens à savoir « utiliser son intelligence ».
Voilà bien une chose que je répugne à faire, la plupart du temps.
Réfléchir. Alors que je suis censé faire de la bande dessinée le reste de mes heures. Vous imaginez l’effort ?
Alors oui, Virginie Despentes a déjà brillamment répondu aux chrétiens biens pensant dont Jospin c’est fait le chantre récemment. J’avais pas forcément de l’intérêt pour cette femme, dont je n’ai lu aucun des livres ni vu les films (je vais me rattraper, au moins sur les films, il parait qu’ils sont du meilleur goût). Là, elle commence à m’intéresser bigrement vu comme elle a magnifiquement résumé la situation de son point de vue de gouine pas spécialement porté sur le mariage, mais qui voit très bien et met en lumière les droits qui sont déniés aux homosexuels par le refus du mariage gay (sans parler de l’adoption, hein).
Le problème, c’est que, parlant en tant que goudou dans un media homo (Tétu en l’occurence), les adversaires auront beau jeu d’ignorer ce texte. Vous pensez bien, s’intéresser au point de vue des intéressés ? Quelle blague !
Un autre texte, transmis par le fabuleux Pochep, autre baltringue notoire, m’a fait réagir récemment.
Il s’agissait d’un inverti absolument outré et fatigué de la campagne de dénigrement qui fait rage en ce moment, l’auteur met les indécis et les silencieux dans le choix pas cool de « es tu avec moi ou contre moi ? ». Quand on voit que ses amis et sa famille restent muets dans le tonitruant maelström d’amalgames qui sévit en ce moment et qu’on est de la jaquette, c’est effectivement à se demander si ces gens là vous aiment vraiment.
Bon, j’aime pas trop trop cette façon d’obliger à choisir un camp, surtout que, perso, je me fous pas mal que ce que font les gens dans leur intimité. Si vous préférez le goulot au cul de la bouteille ou la bite d’amarrage au chas de l’aiguille… grand bien vous fasse, chacun ses goûts.

Pour tout ceux qui aime la bite : vous voilà servis
Cependant, qu’on ne se méprenne pas, hein, j’ai rien contre les gros pédés du cul, mais j’en suis pas, hein, ah ah ah, non, faut pas déconner… Bon j’ai des amis d’amis qui en sont… bon non, ok, peut être même des amis tout court… Bon dieu, ces gens là sont partout.
Du coup, oui, il y a des gens que j’aime et qui souffrent de la situation et je vais pas laisser d’autres personnes leur chier dans les bottes sous prétexte que ces détracteurs, ce sont des gens de ma famille.
Bien entendu, je ne saurais pas être aussi bon que Virginie Despentes, mais peut être mon apport d’hétéro-macho-beauf permettra t’il d’atteindre d’autres néandertalien dans mon genre et si, au passage, on met un coup de sabre au goupillon, on ne se plaindra pas.
Alors poum, allonzy, on sort les flingues et on va se faire une ministre.
En l’occurence, je m’occupe ci-dessous d’un texte qui a une dizaine d’année, écrit par la mère Guigou, à une époque où elle était ministre, mais déjà vieille. Dans sa tête, hein, on attaque pas sur le physique.

Merde, on avait dit pas le physique…
Elisabeth Guigou, alors ministre du gouvernement Jospin, lors du débat sur le PACS le 3 novembre 1998, avait prononcé le discours suivant.
Elisabeth Guigou : « Aujourd’hui (…) le Gouvernement soutient la proposition de loi sur le pacte civil de solidarité qui permet à deux personnes d’organiser leur vie commune dans la clarté et la dignité. (…) Pourquoi avoir dissocié le pacte de la famille ? Une famille ce n’est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes.
Tout de suite, une affirmation extrêmement discutable. Depuis quand une famille est elle l’articulation de la différence des sexes ? Est ce à dire qu’une famille de garçon dont la mère est décédé n’est pas une famille ? Est ce qu’une cellule familiale ou un homme adopte un garçon n’est pas alors une famille ?
Est ce qu’un couple qui divorce ou la mère prend ses filles perd son statut familial ?
Et bien sur les droits qui vont avec.
Non, on voit donc que cette phrase arbitraire est donc éminemment criticable, or, elle sert d’assise à tout le reste de la démonstration…
Elisabeth Guigou : C’est la construction des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont nous suivre. C’est aussi la promesse et la venue de l’enfant, lequel nous inscrit dans une histoire qui n’a pas commencé avec nous et ne se terminera pas avec nous. (…) Nous reconnaissons, sans discrimination aucune, une même valeur à l’engagement de ces deux personnes, hétérosexuelles ou homosexuelles. Il fallait trouver une formule qui traduise cet engagement et le gratifie de nouveaux droits. Mais il fallait aussi bien marquer qu’au regard de l’enfant, couples homosexuels et hétérosexuels sont dans des situations différentes.
On a donc bien ici une discrimination, puisque, au regard des droits, alors qu’une cellule monoparentale de base hétérosexuelle dispose des même droits qu’une cellule hétérosexuelle « complète », on décide que « pour l’enfant » il doit en être différemment s’il s’agit d’une cellule homosexuelle, alors même qu’un enfant de divorcé ou de remarié ou de veuf se trouve lui-même dans une « situation différentes ». Bizarrement, le legislateur n’a pas cru utile de faire la différence, cette fois.
Elisabeth Guigou : La non-discrimination n’est pas l’indifférenciation.
Belle phrase langue de bois, ça séduit le bourgeois. « Science sans conscience n’est que ruineuh de l’âme… » Si on différencie les homos pourquoi pas les autres ? pourquoi « l’indifférenciation » ne concerne-t-elle pas les divorcés, remariés et autre « particularisme »… Si un groupe subit un traitement différent des autres, inutile d’aller plus loin dans l’acrobatie lexicale, il s’agit de discrimination.
Elisabeth Guigou : Le domaine dans lequel la différence entre hommes et femmes est fondatrice, et d’ailleurs constitutive de l’humanité, c’est bien celui de la filiation. Voilà pourquoi le PACS ne légifère pas sur l’enfant et la famille. Voilà pourquoi le pacte concerne le couple et lui seul. Les opposants au PACS prétendent que celui-ci serait dangereux pour le mariage. Mais ce n’est pas le PACS qui est dangereux pour le mariage !
On note d’ailleurs que, dix ans après, le PACS n’a en rien diminué la force de l’institution du mariage. A contrario des arguments avancés par ceux même qui, dix ans plus tôt prétendaient qu’il la détruirait et qui sont les même d’ailleurs que ceux qui hurlent contre le mariage gay. On peut prendre le pari que celui-ci ne détruira pas plus l’institution du mariage que ne l’a fait le PACS.

Le droit à chacun d’avoir des photos de mariage à la con.
Elisabeth Guigou : Celui-ci est en effet confronté depuis longtemps déjà aux évolutions de la société : crainte de s’engager pour la vie, peur d’évoluer différemment de l’autre, indépendance financière de plus en plus tardive, acceptation sociale de la cohabitation, volonté de ne pas faire sienne la famille de l’autre… mais malgré ces difficultés le mariage reste un idéal et a de beaux jours devant lui. (…) Le pacte civil de solidarité serait en deuxième lieu dangereux pour la famille et pour la société ! Mais le choix a été fait de dissocier pacte et famille car lorsqu’on légifère sur la famille, on légifère aussi forcément sur l’enfant. (…) En troisième lieu, certains s’inquiètent de ce que l’enfant serait oublié. Notre société ne protège pas assez l’enfant et en même temps qu’elle proclame l’enfant roi, elle le soumet trop souvent au seul désir de l’adulte. Un enfant a droit à un père et une mère, quel que soit le statut juridique du couple de ses parents.
On revient au problème des veuf et des famille monoparentale d’adoption… Ce droit de l’enfant à un père et une mère me parait bien étrange. Est ce à dire que, si un enfant perd un de ses deux parents, on va lui en caser un de force, au nom de son droit à un papa ou une maman ?
Ce droit à une père et à une mère va-t-il bientôt être associé à un droit à deux grand père et deux grands mères ? ça permettrait d’avoir des petits enfants de couples gays…
Et le droit à avoir des frères ET des soeurs, au nom de la diversité génétique au sein de la famille, on en fait quoi ?
Elisabeth Guigou : D’ailleurs aujourd’hui, la situation de l’enfant légitime qui vit avec ses deux parents est plus proche de la situation de l’enfant naturel qui vit lui aussi avec ses deux parents que de celle de l’enfant légitime de deux parents divorcés ou séparés. Enfin, certains ajoutent encore une menace : le pacte ne serait qu’une première étape vers le droit à la filiation pour les couples homosexuels ! Ceux qui le prétendent n’engagent qu’eux-mêmes. Le Gouvernement a, quant à lui, voulu que le pacte ne concerne pas la famille. Il n’aura donc pas d’effet sur la filiation.
De fait, il n’en a pas eu. Le PACS étant utilisé par tous, homo comme hétéro, y compris par les simples colocataires, c’est à dire en dehors de tout lien social de type union libre.
Elisabeth Guigou : Je veux être parfaitement claire : je reconnais totalement le droit de toute personne à avoir la vie sexuelle de son choix. Mais je dis avec la plus grande fermeté que ce droit ne doit pas être confondu avec un hypothétique droit à l’enfant. Un couple, hétérosexuel ou homosexuel, n’a pas de droit à avoir un enfant en-dehors de la procréation naturelle.
On hallucine… Pas de droit à l’enfant en dehors de la procréation naturelle… Certains de mes amis, catholiques bon teint qui ont eu recours à l’insémination artificielle, ont donc outrepassé les limites du droit divin et humain.
Les parents adoptifs sont eux aussi de fieffés larrons, voleurs d’enfant, que fait la justice ?
Elisabeth Guigou : Les lois récentes sur la procréation médicalement assistée ont tracé les limites du droit à l’enfant comme source de bonheur individuel en indiquant que les procréations médicalement assistées ont pour but de remédier à l’infertilité pathologique d’un couple composé d’un homme et d’une femme. Elles n’ont pas pour but de permettre des procréations de convenance sur la base d’un hypothétique droit à l’enfant.
Alors au nom de quoi ces lois permettent elle à un être humain infertile ? Au nom du droit à avoir un corps qui fonctionne ? C’est étonnant d’hypocrisie, cette phrase qui prétend séparer l’outil du but… Si on soigne les personnes incapables d’avoir des enfants, c’est bel et bien pour avoir des enfants, et non pour la possibilité d’en avoir s’il le souhaite. Ce genre de jésuitisme ne blouse que ceux qui veulent bien le voir.
Elisabeth Guigou : Je reconnais que des homosexuels doivent continuer à s’occuper des enfants qu’ils ont eus même s’ils vivent ensuite avec un ou une compagne du même sexe, car la paternité ou la maternité confère des obligations qui ne peuvent cesser.
Ainsi la paternité et la maternité sont bel et bien distanciés totalement de la vie sexuelle du parent. On est content de le savoir, tellement c’est l’évidence… On peut donc être parents en étant hétéro et devenir homo après, là, pas de souci, en revanche, si on est homo avant, alors là, c’est mort.

Papa a payé son tribut à l’hétérosexualité, il peut désormais enfin aimer le plombier
Elisabeth Guigou : Or c’est une chose de maintenir un lien de parenté déjà constitué entre parents et enfants, c’en est une toute autre de permettre, en vertu de la loi, l’établissement d’un lien ex nihilo entre un enfant et deux adultes homosexuels. Dans le premier cas,
il s’agit d’une solution conforme à l’intérêt de l’enfant qui a le droit de conserver son père et sa mère lorsque ses parents se séparent. Dans le second, il s’agirait de créer de toutes pièces, par le droit, une mauvaise solution. Pourquoi l’adoption par un couple homosexuel serait-elle une mauvaise solution ? Parce que le droit, lorsqu’il crée des filiations artificielles, ne peut ni ignorer, ni abolir, la différence entre les sexes.
En quoi accorder le droit à l’adoption des enfants à un couple homo abolirait-il la différence entre les sexes ? Imaginons un couple homosexuelle mâle qui adopterait une petite fille. Est ce que de par la loi, la différence des sexes serait elle ainsi abolie que la petite fille se transformerait instantanément en garçon ?
La différence des sexes n’est en rien « détruite » aux yeux de l’enfant par le fait que ses parents soient deux hommes ou deux femmes et le prétendre est avoir une singulière conception de l’intelligence d’un enfant. Un enfant est certes entouré par ses parents, mais il est aussi confronté au monde où, singulière étrangeté, ce n’est pas parce que ses parents sont homo que, tout d’un coup, tous les être humains d’un autre sexe disparaissent au même moment.
Elisabeth Guigou : Cette différence est constitutive de l’identité de l’enfant. Je soutiens comme de nombreux psychanalystes et psychiatres qu’un enfant a besoin d’avoir face à lui, pendant sa croissance, un modèle de l’altérité sexuelle.
On préférerait que madame Guigou préfère que le parent offre à l’enfant un modèle tout court. N’est il pas plus important qu’un enfant soit choyé et aimé plutôt qu’il ait devant lui des planches anatomiques vivantes des deux modèles reproductifs de l’espèce humaines ?
Préférerait on laisser un enfant battu à sa famille légitime au nom du modèle de l’alterité sexuelle ou le confier à des gens moins dans la norme admise ? Laissera t’on crever de faim un orphelin au nom de ce modèle à lui donner ?
Elisabeth Guigou : Un enfant adopté, déjà privé de sa famille d’origine, a d’autant plus besoin de stabilité sans que l’on crée pour lui, en vertu de la loi, une difficulté supplémentaire liée à son milieu d’adoption.
C’est vrai, pauvre gamin adopté… déjà qu’il a plus de parents, on va pas lui coller une paire de goudou ou un binôme de folles, il risquerait d’être déstabilisé, de perdre ses repères déjà tout chamboulés par le décalage horaire…
Encore une fois, on prend ici l’enfant pour un débile profond.

En parlant d’enfants débiles, je crois que même les sœurs Olsen ont comprise que tous les autres enfants ne sont pas elles. Heureusement pour eux d’ailleurs.
Un enfant adopté semble en général être capable de faire la différence entre ses parents naturels et ses parents d’adoption (comme c’est par exemple le cas d’un enfant africain ou asiatique adopté par des caucasiens). Le même enfant sera t’il incapable alors de faire la différence entre les hommes et les femmes ?
La stabilité passe t-elle par la juste répartition de gonades et de seins au sein d’un couple ou par l’amour et la confiance que lui donne ses parents ? Quelle étrange conception de la stabilité d’un couple et que devrait on penser de toutes ces familles hétérosexuelles divorcées … Oh les beaux exemples de stabilité… Je ne remets pas en cause le divorce et le remariage, je note juste qu’il s’agit un sport uniquement réservé aux hétérosexuels, au nom de la stabilité à offrir aux enfants… D’ailleurs c’est la même Guigou qui, réclamant la stabilité pour les enfants, a facilité les démarches de divorces… On n’est pas à une contradiction prêt.
Les enfants de divorcés sont ils des tarés, malgré leur cadre instable ?
Je ne crois pas, j’en connais, y en a même qui votent à droite, pour vous dire comme ils sont devenus stables et épanouis.
On voilà mal pourquoi des enfants de couples homo seraient plus traumatisés avec des parents qui s’aiment, eux.
Elisabeth Guigou : Mon refus de l’adoption pour des couples homosexuels est fondé sur l’intérêt de l’enfant et sur ses droits à avoir un milieu familial où il puisse épanouir sa personnalité.
On voit que la démonstration est éclatante : après tant d’affirmation privée de fondements, il devient évident que, forcément, un couple homosexuel est moins épanouissant qu’une famille équilibrée en sexe parce que… parce que quoi déjà ?
Elisabeth Guigou : C’est ce point de vue que je prends en considération, et non le point de vue des couples, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Je n’ignore pas les procès d’intention sur un éventuel « après » de cette proposition de loi qui préparerait des évolutions plus fondamentales de notre droit. Ce texte serait « une valise à double fond ». Je m’élève avec la plus grande énergie contre de telles insinuations. Ce vocabulaire de contrebande, qui fait croire que ce texte cacherait autre chose et que vos rapporteurs et le Gouvernement exerceraient une fraude à la loi, est inacceptable. Bien au contraire, le débat que nous allons avoir doit être conduit en toute clarté et je souhaite y contribuer. »
Enfin Elysabeth Guigou est honnête : le PACS n’est pas du tout l’ouverture du mariage gay et de l’adpotion, et elle est contre, parce que les gays sont des gens instables incapables d’élever des enfants. A part ça, comme Lionel Jospin, elle n’est pas homophobe pour un sou, hein…
Un papa, une maman, un joli chapeau
Voilà pour ce texte. Il n’a pas pris une ride, contrairement à son auteur (le physique, merde, on avait dit pas le physique)
Je l’ai lu, et je n’en pense pas de bien.
Dans un pays dont la devise est « liberté, égalité, fraternité » on se demande bien comment nos braves hommes politiques ont compris le mot « égalité » sans parler de la fraternité, dont on sait que c’est le parent pauvre du trio.
On n’a plus qu’à gommer un peu la liberté, et ça y est, on aura de la place sur le fronton de nos mairie pour y remettre des valeurs un peu plus raccords avec le monde moderne, comme le travail, la famille, ou la patrie.
On pourrait y ajouter la religion et on serait les champions.
Concernant la famille, un brin d’honnêteté permettrait à nos bon défenseurs de l’enfance de se rappeler que le fameux modèle de famille occidental « papa maman bébé » est non seulement récent mais surtout battu en brèche tout au long de l’histoire et que ça ne tient pas non plus le déplacement géographique.
Au moyen âge, la mortalité faisait que l’enfant rencontrait rarement ses parents. Le modèle était parfois plutôt « parrain marraine bébé » quand les parrains marraines avaient la bonne fortune de survivre aux parents. La cellule familiale était réduite aux survivants et c’est encore le cas dans bon nombre d’endroits du globe.
Prétendrait on que les enfants sont de ce fait déséquilibrés ? Malheureux, peut être, manquant d’affection, c’est sûr, presque autant que de nourriture, mais heureusement, il existe l’adoption…
Mom + Step father + Ox + Donkey : le modèle de la famille divine.
ou : le droit de l’enfant à l’âne et au boeuf
Jusqu’au dix-neuvième siècle, dans les familles favorisées, le parent rencontrait rarement son enfant, le modèle familial de l’enfant c’était plutôt Nourrice-bébé jusqu’à ce que l’enfant soit en âge… alors il était où le beau modèle occidental des parents modèles d’hétérosexualité… Pour les couches populaires, l’enfant était surtout confronté à la mine ou aux champs plus qu’au modèle de la bipolarité sexuelle.
Et de fait, dans certains pays, c’est toujours le cas, pas si loin de chez nous, au Maroc par exemple, l’enfant est un employé à pas cher, corvéable à merci. Heureusement que chez ces gens là, on est vigilant à empêcher qu’un couple peu respectueux des édits divins vienne à sortir les chérubins de l’exaltant modèle familial qu’on leur donne, avec un papa-patron et une ou plusieurs mamans, bref, la diversité quoi…
On me répondra, que c’était avant, que c’était le moyen âge que c’est le tiers monde, que c’est le dix-neuvième siécle, que c’est l’Islam, que là on est en France, au vingtième siècle…
Eh ben non, figurez-vous on n’est plus au vingtième siècle, alors c’est moche, mais il va falloir penser à prendre le train en marche. Et, pourquoi pas, remettre Liberté, égalité et fraternité au programme de nos hommes politiques.
C’est pas tout jeune, mais ça complètera efficacement le vide de leurs fameuses « valeurs ».

Rocco ne manque pas d’idée pour remplir le vide de nos politiques